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Sunday, February 01, 2015

L2 Thème

This is the passage we will be translating this week ;


Ray Davies, le retour du "tordu"

Dans l'automobile, Ray Davies s'improvise guide du Nord londonien : ici, une maison où vécut le poète William Blake, là, le cimetière de Highgate où gît Karl Marx, plus loin l'école d'art où lui-même, démiurge des Kinks ("les tordus"), s'exerça à la peinture. Qui mieux que le chanteur, guitariste, et surtout auteur-compositeur d'un des grands groupes de rock britannique, connaît ce secteur ? Chroniqueur acerbe du déclin de l'Empire britannique, portraitiste incisif des excentricités de ses habitants, Ray Davies est resté attaché au quartier de son enfance, ce Muswell Hill qu'il a dépeint en 1971 dans l'album Muswell Hillbillies.
Après treize ans de silence discographique, le supporteur du club de football d'Arsenal publie un nouveau disque, Other People's Lives, enregistré au studio Konk, lieu du rendez-vous. « Il appartient aux Kinks, explique-t-il. Seul mon frère (le guitariste Dave Davies) n'y met plus les pieds. Nous avions fait surtout des singles et nous voulions expérimenter des idées. Il nous fallait un endroit pour nous fixer. Autrefois, les amis venaient, il y avait un bar et un club bon enfant. C'était l'utopie d'une communauté musicale » rêvée dans le chef-d’œuvre Village Green Preservation Society (1968).
Longtemps isolationniste, le musicien a cette fois traversé l'Atlantique pour renouveler son inspiration. «  J'ai choisi La Nouvelle-Orléans parce que le jazz est la première musique qui m'a inspiré. J'y ai aussi découvert un rap, plus musical qu'ailleurs en Amérique, parce qu'il se danse. J'ai commencé le projet en 1998. L'écriture a rapidement pris le pas sur l'enregistrement : à l'arrivée, j'avais 48 chansons, je n'en avais jamais eu autant dans ma vie. »

Comme tout rocker britannique, Ray Davies entretient un rapport conflictuel avec les Etats-Unis. « Ils nous ont apporté le meilleur et le pire, observe-t-il. Le pire, c'est cette machine de guerre, et le meilleur, la musique. La culture des Kinks vient du blues et du rhythm'n'blues. A nos débuts, nous jouions quantité de reprises de Howlin'Wolf et de John Lee Hooker. »

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